Depuis onze mois, la République Démocratique du Congo est victime d'une agression de la part de l'Ouganda, du Rwanda et du Burundi. Cette agression est téléguidée par les grandes puissances occidentales. Elle a pour objectif de renverser le Chef de l'Etat congolais et de réinstaurer le système néo-mobutiste qui sera sous leur domination.
Malgré les arguments fondés présentés devant les instances internationales, notamment au Conseil de sécurité de l'ONU, par le gouvernement congolais, et cela depuis le début de cette guerre, il n'y a eu aucune condamnation claire des agresseurs, mais une réaction timide, assortie d'une résolution non contraignante 1234 invitant les troupes étrangères d'agression à quitter le Territoire congolais.
Le peuple congolais constate avec amertume que, malgré l'attitude conciliante du gouvernement congolais, les agresseurs restent arrogants et intransigeants.
En effet, dans les négociations actuelles :
1° Les agresseurs mettent sur le même pied d'égalité :
- leurs armées d'agression et les armées alliées invitées par le gouvernement légal
congolais ;
- les membres de la délégation de leurs marionnettes et ceux du gouvernement du Salut
Public.
2° Tout en refusant de négocier avec leurs propres rébellions, les agresseurs ont exigé du gouvernement congolais de négocier avec les marionnettes à leur solde. Ils exigent aussi la fusion de l'armée rebelle avec l'armée régulière.
3° Dans l'intention de créer des zones de peuplement au Kivu et d'annexer cette région congolaise, la délégation rwandaise, sous menace de continuer la guerre, exige pour le retrait de ses troupes un temps record de 9 mois. Elle conditionne la signature du cessez-le-feu au désarmement simultané des forces d'autodéfense congolaises, les Maï-Maï, avec celui des milices interhamwe qui sont entrées sur le territoire congolais lors de l'opération Turquoise en 1994 et sous la conduite des troupes françaises. On se souvient que les troupes de l'APR sont restées stationnées dans le territoire congolais pendant plus d'une année après la libération par l'AFDL et ne sont pas parvenues à accomplir cette tâche. Et pour monter les enchères, Kagame ne cesse de faire des déclarations humiliantes en direction du Peuple Congolais et de son gouvernement. La délégation ougandaise exige la même chose pour sa rébellion armée qu'il prétend opérer à partir du territoire congolais.
De tout ce qui précède, le Forum des Progressistes du Congo est sceptique que les négociations actuelles ramènent la paix dans notre pays. Il constate, que le seul langage auquel les agresseurs peuvent se plier demeure celui des armes. Et affirme que le retour de la paix en R.D.C. ne viendra qu'avec la victoire militaire des Congolais sur les agresseurs.
Par conséquent le Forum des Progressistes déclare :
1° N'en déplaise aux marionnettes rebelles et leurs alliés, l'Armée Congolaise « FAC» qui les combat actuellement est déjà une armée nationale, contrairement aux armées rwandaises et burundaises qui sont monoethniques. Une quelconque fusion ou intégration de cette armée rebelle, qui a causé tant des massacres au sein de notre population, est un stratagème pour intégrer les troupes d'élite rwandaises dites «Banyamulenge» qui, à la longue, renverseront le pouvoir de l'intérieur. Et il n'est pas question de désarmer les troupes d'autodéfense populaire congolaises, les Maï-Maï.
2° Les véritables négociations sont celles qui réuniront tous les pays des Grands Lacs avec leurs rébellions respectives et ayant comme objectif de déboucher sur des élections libres et démocratiques en Ouganda, au Burundi, au Rwanda et en République Démocratique du Congo.
3° Les négociations qui se déroulent actuellement à Lusaka doivent statuer sur :
a) le cessez-le-feu ;
b) le retrait immédiat des troupes d'agression ;
c) le stationnement le long des frontières des troupes d'interposition africaine désignées
par les pays belligérants et dont leur financement ne doit pas porter préjudice à
l'indépendance et à la souveraineté de la R.D.C.
d) Le débat National doit se faire entre Congolais dans un pays débarrassé des troupes
d'occupation.
Le Forum Démocratique des Forces Progressistes du Congo invite le Peuple Congolais à être son propre libérateur et à ne pas se laisser distraire par ces négociations. L'appel à la mobilisation générale des filles et fils du Congo doit être entendu.
La victoire militaire doit rester notre seul leitmotiv tant que les agresseurs n'auront pas quitté, de gré ou de force, notre pays.
Fait à Kinshasa, le 7 juillet 1999
Pour le Forum Démocratique des Forces Progressistes du Congo.
BUNDUKI Lutula, KILUMBA Kasoya, MFUNI Kazadi, MUKULUBUNDU Albert